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  • Au théâtre, l'aparté est un discours qu'un protagoniste se tient à lui-même de manière à le faire entendre au seul spectateur ou à l'un des personnages présents sur scène ..... blog d'impressions entre vous et moi
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8 août 2010

De Gauguin aux Nabis, "le droit de tout oser"

gauginMusée de Lodève, Hôtel du cardinal de Fleury - 16h00

Pèlerinage annuel au musée de Lodève pour l'exposition " De Gauguin aux nabis, "le droit de tout oser", la rencontre 2010 se déroule sur fond de polémique politicienne avec le départ  de  Maïté Vallès-Bled conservatrice en chef pour le musée Paul Valéry de Sète. Porter une appréciation n'est pas notre but. On a cependant bien compris que de sombres histoires budgétaires et de soutien, ont conduits Maïté Vallès-Bled à prendre la déchirante décision de quitter son musée, à l'aube du projet d'agrandissement qu'elle commençait de conduire.

On n'a rien contre Yvonne Papin – Drastik  choisie pour assurer la succession de Maïté Vallès-Bled au sein du Musée Fleury de Lodève et on lui laissera le temps d'imprimer sa marque et de reprendre le chalenge au haut niveau où l'a placé sa consœur.

Première déception  : à l'arrivée, on comptait bien revoir les salles d'exposition permanente et ré admirer les Dufy, Caillebotte, et Gris (surtout Juan Gris). Hélas, le magnifique dépôt privé qui occupait les salles du rez de chaussé est parti... peut être à cause, précisément du départ de sa gardienne, comme s'il pouvait ne plus se sentir en sécurité.  Lorsque l'on possède un tel trésor, on peut bien s'en servir pour protester, pour résister... quitte à priver les nouveaux visiteurs de ces inestimables toiles.

Le tout est remplacé, semble t il dans l'urgence, par une série de dessins de Paul Dardé, présentés sans beaucoup de cohérence, sans doute intéressants, mais que je suis loin de gouter avec le même plaisir. Ivonne Papin-Drastik s'est attachée au recollement de l'œuvre de ce sculpteur local et saura peut être un jour mieux nous le présenter et nous l'expliquer.

Deuxième déception : l'exposition en elle-même. Saluons cependant la richesse de la réunion de plus de 130 œuvres, dont une grande majorité sont dans des collections particulières. (On se souvient encore avec émotion de la magnifique exposition Ranson Lyon en 1994). Il sera sans doute difficile de revoir certaines œuvres. C'est pour nous l'occasion de regretter le sommaire de la scénographie, le peu de cohérence dans la présentation des œuvres,  ou du moins le peu d'explications de cette cohérence . Les sculptures de Gauguin qui sont déjà un évènement en elles-mêmes sont présentées sans originalité ni commentaires en tête de l'exposition. De rares titres rouges stigmatisent les entrées des salles sans pour autant décoder le fil (rouge) de l'accrochage. On trouve les grandes lignes de l'Ecole de Pont Aven avec Gauguin, les formes colorées cernées de lignes noires précisément créées à Pont-Aven, les aplats de couleurs pures, rompant  avec le naturalisme habituel, les premières atteintes à la perspective, l'attrait pour l'orientalisme et les japonaiseries.

Le groupe emporté par Sérusier se baptise "Nabis" : nebbiim, prophète en hébreu, mi sérieux, mi clin d'oeil. Il s'organise entre  les mystiques (Sérusier, Denis, Ranson, Verkade, Ballin...) et les profanes, plus modernes et plus citadins (Bonnard, Vuillard, Roussel, Vallotton).

Troisième déception : le film de synthèse présenté à la fin de l'exposition. Il est plutôt d'usage de détailler la conception du commissaire à l'exposition qui porte ainsi son regard sur le peintre ou sur le mouvement qu'il présente... On nous ressort un vieux documentaire ( d'une quinzaine d'année) si j'ai bonne mémoire où une conservatrice me semble t il du musée des atrs décoratifs, sous toute réserve (spécialiste des nabis) répond comme une mécanique, tétanisée par la caméra, à un journaliste qui enchaîne les questions plus convenues les unes que les autres. Une façon de communiquer que l'on ne met plus en œuvre depuis longtemps et qui sent terriblement son temps.

Nous avons été heureux d'admirer quelques trésors de cette période que nous aimons tant, mais notre propos est aussi un appel à la vigilance pour les prochaines expos.  S'il vous plait, Madame Papin – Drastik, ne nous décevez pas...

En tout cas en septembre, nous filerons à Sète pour une rétrospective Dufy....maillo




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