Soirée Roland Petit

Opéra Garnier - 19h30

Orchestre Colonne, Direction Yannis Pouspourikas

Le Rendez- vous (1945), entrée au répertoire de l'opéra de paris le 11 mars 1992, 48° représentation à l'opéra

Argument : Jacques Prévert, Musique : Joseph Cosma, Chorégraphie : Roland Petit, Rideau de scène : Pablo Picasso, Décors : Brassaï, Costumes : Mayo, Lumières : Jean Michel Désiré

Avec : Isabelle Ciaravola (la plus belle fille du monde), Nicolas Le Riche (le jeune homme), Michaël Denard (Le Destin), Hugo Vigliotti (Le bossu), Charlotte Ranson (La Fleuriste), Juilette Hilaire et Jennifer Viscocchi (les jeunes filles), Pierre Rétif (le lanceur de tract), pascal Aubin (Le chanteur), Anthony Millet (L'accordéoniste)

Hormis la musique ensoleillé de Jospeh Cosma, je n'ai pas aimé ce ballet dans des tons gris et noirs (costumes ternes, plateau vide, qq photos noir et blanc qui plantent le décor).  Une ambiance de banlieue ouvrière terne et morose. Juste un joli coup de chapeau à Michaël Denard que l'on est ravi de retrouver sur les planches de l'opéra, dans le rôle de composition malicieux et émouvant du "Destin" qui accompagne le jeune homme et le pousse à avancer vers la plus belle fille du monde.

Le Loup (1953), entrée au répertoire de l'opéra de paris le 18 mars 1975, 55° représentation à l'opéra

Argument : Jean Anouilh et Georges Neveux, Musique : Henri Dutilleux, Chorégraphie : Roland Petit, Décors et Costumes : Carzou, Lumières : Jean Michel Désiré

Avec : Laëtitia Pujol (la jeune fille), Benjamin Pech (le loup), Sabrina Mallem (La bohémienne), Yann Saïz (Le jeune homme), Mathieu Botto (Le Montreur de bêtes), le corps de ballet.

Contraste du programme c'est l'univers coloré de Carzou et la musique heurtée de Dutilleux qui termine la première partie. Ce conte fantasmagorique présente un montreur d'animaux et une bohémienne qui possède le don de transformer les hommes en animaux.  C'est ainsi que le jeune homme transformé en loup est précipité dans les bras de la jeune mariée. Dans le mythe universelle de la belle et de la bête, Esmeralda et Quasimodo, c'est une nouvelle interprétation que propose Roland Petit. On est impressionné par l'inventivité chorégraphique, (tel les bras portés des sylphides, les caresses de la tête des cygnes), le loup nous rappelle régulièrement sa condition par un geste qui simule les oreilles dressées, la jambe qui tremble de nervosité...

Le Jeune homme et la mort (1946), entrée au répertoire de l'opéra de paris le 5 avril 19901, 69° représentation à l'opéra

Argument : Jean Cocteau, Musique : johann Sébastien Bach, Passacaille en do mineur BWV 582, musique orchestrée par Alexandre Goedicke, Chorégraphie : Roland Petit, Décors : Georges Wakhevitch, Costumes d'après Karinska, Lumières : Jean Michel Désiré

Avec : Eleonora Abbagnato (la Mort), Stéphane Bullion (le jeune homme).

Le spectacle se conclut avec le jeune homme et la mort. Un des ballet le plus court, mais sans aucun doute le plus intense monté par Roland Petit. Le jeune homme est à la torture et veut en finir avec la vie. Son esprit matérialise une belle jeune femme qui va contrétiser pour lui son projet et l'entraîner inéluctablement avec sa fin.

Le visuel final est époustouflant. Le jeune homme se pend à une poutre de la charpente de sa chambre sous les toits. Etant délivré de son enveloppe terrestre, le décor se soulève, laissant seul au milieu de la scène, la poutre à la manière d'un potence. on découvre les toits de paris ( Tour Eiffel et néons lumineux). La Mort en grande tenue vient alors chercher sa proie et l'entraîner vers les portes de son autre monde.

C'est le souffle coupé que la magie s'interrompt avec le noir total, avant que le théâtre en croule sous les applaudissements.