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  • Au théâtre, l'aparté est un discours qu'un protagoniste se tient à lui-même de manière à le faire entendre au seul spectateur ou à l'un des personnages présents sur scène ..... blog d'impressions entre vous et moi
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29 juin 2010

théâtre ambulant Chopalovitch

Théâtre des deux rèves - 21h30

Pièce de Lioubomir Simovitch par la compagnie Vendredi 10.

p1040368Après Terrorisme, une pièce plutôt dérangeante et engagée, présentée en 2009, la Compagnie Vendredi 10 réitère cette année avec le théâtre ambulant de Chopalovitch. C'est l'histoire d'une troupe qui se prépare à jouer les Brigands de Schiller dans la ville de Oudjisté en Serbie, alors que le pays est sous le joug d'un occupant dictateur. La résistance s'organise, les exécutions sommaires  se succèdent.

Le monde onirique du théâtre et celui de la violence quotidienne s'affrontent âprement. Cela pose à chacun d'entre nous des questions sur la résistance même au prix de sa vie, sur la résignation, sur l'acceptable et l'inacceptable. Cela met aussi en lumière la légitimité de l'artiste , la profondeur ou la futilité de l'art et le choix de résister à travers le théâtre.

C'est une pièce magnifique, lourde pour une troupe amateur qui s'en tire avec un grand sens dramatique. Saluons les performances des uns et des autres : une belle expression de cette mère qui apprend que son fils est tombé entre les mains du tortionnaire local, un directeur de théâtre qui, envers et contre tout tient le cap, comme il l'aurait fait dans la vraie vie (The show must go on), une jeune première qui plane et qui rève, une jeune un peu moins première qui a perdu  quelques illusions mais dont le pragmatisme permet d'avancer, un roméo, peut être le plus touchant car sans doute le plus perdu, l'histoire le confirmera à la fin. Une vraie galerie de portraits où chacun joue son rôle, juste !!!  Bravo...

Cette réflexion sur l'expression et l'art par rapport à l'oppression me remet en mémoire une jolie anecdote que je vous livre. En 1986 la République française décide d'honorer la grande Maia Plissetskaia (Майя Михайловна Плисецкая) en la faisant chevalier de la légion d'honneur. La Perestroïka se développe à grand pas ainsi que la glasnost. La  guerre froide est presque oubliée et l'ambassadeur de Russie en France assiste à la remise de la médaille. Sans doute encore peu convaincu de la politique d'ouverture nouvellement prônée par Gorbatchev, il fait observé, acerbe à Maïa, qu'il pensait qu'en France, la légion d'honneur était réservée aux résistants,  et Maîa de rétorquer que toute sa carrière au Bolchoï, elle a résisté. De fait, fille d'un ennemi du peuple, malgré ces demandes incessantes, elle ne fut autorisé que à sortir du territoire soviétique qu'en 1960, sous haute surveillance et en butte  aux  tracasseries des autorités russes.

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