Ensemble orchestral Brahmes / Ives
Théâtre des Champs Elysées - 20h00
Ensemble Orchestral de paris, Direction : Thierry Fischer, Violon solo : Sergey Khachatryran qui joue sur le Stradivarius "Lors Newlands de 1702.
Johannes Brahms : Sérénade N°2 en la Majeur, op.16 (1858)
Charles Ives : Three places in New England (1903/1914)
Johannes Brahms : Concerto pour violon et orchestre en ré majeur, op 77
Charles Ives : The unanswered Question (1906)
Beaucoup de choses à dire sur ce concert de fin de saison....Avec un petit recul sur le cru 2009/2010, force est de constater que le changement de chef à chaque concert ne favorise pas la couleur et la cohésion de l'orchestre. On regrette un peu le temps où, soirée après soirée, John Nelson patinait les nuances de l'orchestre.
Curieux choix que le clin d'œil final de cette "question sans réponse" de Charles Ives. Il était vraiment utile que Thierry Fischer décode l'œuvre tri-dimensionnelle. On découvre les cordes en fond de scène quand s'ouvrent les claustras du décor de Cosi fan tutte qui sert de de conque d'orchestre. Le frémissement des des violons comme un tapis de velours qui se déroule devant la trompette qui pose tour à tour ses questions. Tour à tour, en accélérant le rythme, le quatuor des vents répond. Le silence qui suit la dernière question qui reste sans réponse est assourdissant et met en perspective toutes nos propres questions qui restent sans réponse. Beaucoup d'émotion....
Reste le concerto pour violon. Sergey Khachatryran fait partie de la jeune génération des violonistes sur-doués. De fait il nous emporte mesure après mesure dans le tourbillon crescendo de cette génial partition, jusqu'à la danse finale.
Je crois pouvoir dire que le public a été très déçu que Sergey Khachatryan soit resté insensible à ses rappels et ne l'ai pas gratifié du moindre petit bis. Nous sommes dans un monde économique où tout est acheté et où les notions de don et de générosité se perdent. Il n'est un secret pour personne que les bis sont achetés et prévus au contrat de l'artiste comme une partie intégrante de celui-ci. Il est dommage qu'un jeune artiste n'ait pas l'envie de répondre de son propre chef aux sollicitations enthousiastes du public. On ne sent plus les élans de générosité qui pouvait être trouvés chez les grands devanciers. Je me rappelle toujours avec émotion, les 8 bis donnés à l'opéra de paris par Maryline Horne en 1979, en final d'un récital déjà particulièrement copieux.