Hommage à Schirley Verett
Après le décès de Joan Sutherland le mois dernier,
le monde de l'art lyrique est de nouveau en deuil, avec la disparition
de la cantatrice américaine Shirley Verrett,
chanteuse aux dons peu communs et à la présence scénique rayonnante, d'une crise cardiaque. Elle avait 79 ans.
Shirley
Verrett avait fait ses débuts comme mezzo-soprano avant de gagner les
louanges du public en interprétant des rôles de soprano. Elle est
décédée vendredi dernier, à l'âge de 79 ans, des suites d'une
insuffisance cardiaque, à son domicile du Michigan. Le "New York Times"
salue tout particulièrement la puissance et la grâce de celle qu'on
surnommait “la Callas noire” (la Negra Callas) depuis son interprétation
mémorable de Lady Macbeth dans l'opéra “shakespearien” de Verdi donné à
la Scala de Milan en 1975.
Shirley Verrett, née le 31 mai 1931 à La Nouvelle-Orléans, a fait ses
études musicales d'abord à Chicago, avec Anne Fitziu, et ensuite à
Juilliard School of Music à New York, avec Mme Székély-Fresche. Elle
fait ses débuts à Yellow Springs, Ohio, en 1957, dans "The Rape Of
Lucretia" de Benjamin Britten. Elle entame une carrière internationale
en 1962, avec ses débuts à Spoleto en Carmen, qu'elle chante également
au Théâtre Bolchoï de Moscou en 1963, suivent alors ses débuts au Royal
Opera House de Londres, dans le rôle d'Ulrica dans "Un ballo in
maschera", elle y chante aussi "Azucena" de "Il Trovatore", "Eboli" de
"Don Carlos", "Amneris" de "Aida", et "Orfeo" ("Gluck"). Elle débute au
Metropolitan Opera de New York, le 21 septembre 1968, en Carmen, son
rôle fétiche, et au Palais Garnier en 1973, dans le rôle d'Azucena. Dans
les années 70, sans abandonner les rôles de mezzo, elle aborde peu à
peu les rôles de soprano dramatique, notamment Lady Macbeth à La Scala
de Milan, en 1975, plus tard elle y chantera aussi Amelia. Elle aborde
Norma à San Francisco, Desdémone et Tosca à Boston.
Shirley Verrett fit ses débuts à Broadway en 1994, et devint en 1996 professeur à l'Ecole de musique, théâtre et dance du Michigan, où celle qui rayonna durant tant d'années sur scène avec un éclat unique chercha avec passion à transmettre le flambeau aux jeunes générations. En 2003, elle publiait ses mémoires, "I Never Walked Alone", dans lesquels elle évoquait sans détour le racisme dont elle avait été la victime, en intégrant le monde américain de la musique classique.