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  • Au théâtre, l'aparté est un discours qu'un protagoniste se tient à lui-même de manière à le faire entendre au seul spectateur ou à l'un des personnages présents sur scène ..... blog d'impressions entre vous et moi
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25 juillet 2009

Ignace

aixThéâtre du Casino Grand Cercle 20h30

Opérette en 3 actes et 4 tableaux de Jean Manse, Musique de Roger Dumas, Création à Marseille, Théâtre des Variétés le 30 décembre 1935.

Avec :
Danièle Dinant (La colonelle Gabrielle Durosier), Estelle Danière (Loulette, la vedette de music-hall), Julie Morgane (Monique Durosier, la nièce du colonel), Agnès Pat' (Annette, la bonne), Fabrice Lelièvre (Ignace Boitaclou, ordonnance du colonel), Pierre Sybil (Le baron Gédéon des Orfrais), Roby Faivre (Le colonel Romuald Durosier), David Alexis
(Serge de Montroc, Avocat), Thierry Mulot (Le soldat Philibert, ancienne ordonnance, le gérant).

Mise en scène : Pierre Sybil, Régie générale : Jean Marc Almecija, Chorégraphie : Fabrice Lelièvre,
Musiciens de l'Ensemble Orchestral Aperto, Direction Musicale : Nicolas Chesneau

La rareté de l'ouvrage me donne l'idée de faire un "papier" un peu plus documentaire :

Synopsis : Affecté au 647e Dragon de Névreuse-les-Bains, le jeune paysan Ignace Boitaclou, qui passe sans arrêt de l’hilarité à l’ahurissement, arrive en retard à sa prise de poste à la Villa du Colonel Durozier. Il se présente avec une petite chanson, où il explique qu’il s’appelle :"...Ignace...Ignace... c'est un petit, petit nom charmant...".  Très à l'aise dans la place, Ignace commence à faire les yeux doux à la soubrette Annette. Si le colonel est comme du bon pain, la colonelle est impérieuse et dirige tout le monde à la baguette, y compris son soupirant transi le baron Gédéon des Orfraies.

Dans la maison du colonel, les quiproquos et les baisers clandestins pleuvent, les idylles s'enchevêtrent. "Oh là là là là, quelle famille", soupire mélodieusement Ignace qui s'évertue à appliquer la consigne d'Annette "tout voir, tout entendre, sans rien dire"... En dépit de sa bonne volonté, il enchaîne les gaffes.

Le hasard joue pour lui, et son sourire et sa gentillesse. Chacun se retrouve à l'auberge de l'Eperon d'or. Mis tout est bien sui finit bien : le colonel reste la crème des hommes, la colonelle s'adoucit, Serge retrouve Monique, Ignace convole avec Annette. Le vaudeville militaire, se transforme en conte de fées!

Note sur le compositeur : Roger Dumas :Chef d'orchestre du casino de Toulon durant les années 20 et 30, Roger Dumas  croise la route d'un autre méridional ayant acquis une certaine notoriété à Paris : Fernandel. En 1924, sa première pièce, "Flouette", connaît un bon succès à Toulon, mais ne monte pas à Paris pour autant.

Au début des années 30, il compose quelques musiques de films, puis une seconde comédie musicale, "Le Danseur du Casino", créée en 1935 à Orange, suivie deux mois plus tard par "Ignace" à Marseille. C'est un triomphe et, grâce à Fernandel, la pièce "monte" presque immédiatement à Paris, sur la scène de la Porte Saint-Martin.

Après cela, il dédia sa carrière quasi exclusivement à son acteur fétiche, et fut le compositeur de la moitié des succès de l'acteur-chanteur avant la guerre, à parts égales avec Casimir Oberfeld, puis presque exclusif après le décès d'Oberfeld en 1945. Après la guerre, Roger Dumas composa encore pour son acteur préféré "Les Chasseurs d'images" avec Georges Van Parys (1946), et un certain nombre de musiques de films jusqu'à son décès.

Avec un enthousiasme sans faille, Pierre Sybil et l’association Sortons ce soir montent année après année, les opérettes qui composent le festival d’Aix les Bains. Avec courage aussi, car au delà des sempiternels "Lopez" et "Viennois"  archi connus, il faut avoir un réel courage pour maintenir le répertoire moins demandé en sachant que l'équilibre financier sera plus difficile à trouver avec un public circonspet et peu enclin aux nouveautés.

Ignace est une pièce de théâtre musical, le texte y est très long et la performance des acteurs/chanteurs est d'autant plus remarquable. On admire une nouvelle fois, la précision et l'invention de la mise en scène et des chorégraphies de Pierre Sybil. Pas un numéro musical qui ne soit accompagné d'une reprise orchestrale où les solistes se mèlent au ballet pour quelques pas de danse. Tout est réglé au millimètre malgré un nombre de répétitions limitées (la pièce est montée sur place en une semaine, sans compte tenu les réglages des artistes au cours de l'année, dans des studios parisiens).

Danièle Dinant que l'on a pu voir jouer Annette, (il y a quelques années apporte à présent tout son abattage à la Colonelle Durozier. Roby Faivre, autre grand habitué du festival campe un colonel bon enfant.Le couple de jeune premier Julie Morgane (la fille de Michèle Mellory) et David Alexis sont très crédibles. Les fantaisistes Agnès Pat' et Fabrice Lelièvre emportent un succès mérité dans tous leurs numéros comiques. On a enfin plaisir à retrouver Estelle Danière qui donne à Loulette toute son autorité de meneuse de revue.

Bravo aux choeurs amateurs qui consacrent leur temps libre à préparer leurs interventions et contribuent à faire vivre ce festival . 

ignace4

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