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  • Au théâtre, l'aparté est un discours qu'un protagoniste se tient à lui-même de manière à le faire entendre au seul spectateur ou à l'un des personnages présents sur scène ..... blog d'impressions entre vous et moi
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20 juin 2009

Carmen

Opéra Comique, 20h00

carmen_2Opéra en 4 actes de Georges Bizet. Livret d’Henri Meilhac et Ludovic Halévy d’après la nouvelle de Prosper Mérimée, créé à l’Opéra Comique le 3 mars 1875.

The Monteverdi Choir
Orchestre Révolutionnaire et Romantique

Direction musicale : Sir John Eliot Gardiner, Mise en scène : Adrian Noble, Décors et costumes: Mark Thompson, Lumières : Jean Kalman, Chorégraphie : Sue Lefton

Avec : Anna Caterina Antonacci (Carmen),  Andrew Richards (Don José), Anne-Catherine Gillet (Michaëlla), Nicolas Cavallier (Escamillo), Françis Dudziak (Le Dancaire), Vincent Ordonneau (Le Remendado), Matthew Brook (Zuniga), Riccardo Novaro (Moralès), Virginie Pochon (Frasquita), Louise Innès (Mercèdès),

Le battage médiatique sur cette série de Carmen à l'opéra comique, place nécessairement très haut le niveau d'exigence et d'attente des spectateurs.

Le directeur du plateau refroidi d'emblée la salle en annonçant le forfait 15 mn avant la représentation du ténor Andrew Richards. Il est remplacé par un confère sud américain dont à l'heure où nous mettons sous presse, il ne nous a pas été possible d'avoir le nom !!!

Dès les premiers coups de baguettes, le ton semble donné : Plein-feux, la lumière éclabousse le nom de Carmen, peint en lettre de sang, comme un frontispice sur le rideau de scène et l'orchestre entraîné par Sir John Eliot Gardiner débute l'ouverture à un rythme époustouflant. On se demande comment le tempo pourra être soutenu de manière homogène pendant toute la représentation.

Premier coup de chapeau à Sir Gardiner et son orchestre révolutionnaire et romantique. Les nuances et les couleurs sont infinies, le détail des pupitres, mis en évidence, mesure après mesure, est tout à fait remarquable. Cependant le choix de ce tempo très rapide contraste d'autant avec des ruptures notamment dans le duo Don José/Michaëla où l'on perçoit même un petit sentiment d'ennui.

Le décor est minimaliste, mais fonctionne plutôt bien. Pas de rideau de fond, ni de coté on est sur les murs bruts de la cage de scène, dans une Espagne un peu arabo-andalouse. Un praticable dessine à mi hauteur une rampe qui tourne pour accéder au plateau par un escalier à cour de sorte que seuls les spectateurs de jardin et encore ceux très de coté peuvent voir les entrées en scène. Les espaces sont juste évoqués : la manufacture à laquelle on accède au 1er acte par une sorte de puits qui descend sous la scène, quelques lampes et tapis pour la taverne, des ballots et des caisses pour l'acte de la montagne et les palissades des arènes du dernier acte.

Le Monteverdi Choir n'est pas pléthorique mais ne s'en sort pas mal avec cet effectif plutôt réduit. Les mouvements collectifs sont bien réglés, (mention à la bagarre des femmes au 1er acte,  à la danse des tringles des sistres dans la taverne et à la scène des arènes. La convention de regarder, les yeux écarquillés, la salle censée être le lieu de l'animation vue de la scène, finit par être un peu agaçante.

Restent les voix :

Nous passerons sous silence la prestation du ténor, pas facile d'assurer un rôle comme cela au pied levé, peut être a-t-il juste vu les répétitions...

Anne-Catherine Gillet (Michaëlla) est sans doute la plus "française" du casting, dans le style, la diction, on croit retrouver le coté un peu sucré d'une Jeanine Micheau.

Les autres petits rôles sont bien distribués, la diction et l'engagement sont très bons de la part de tous.

Quant à Anna Caterina Antonacci, elle est physiquement Carmen, l'interprétation est lascive à souhait, avec une pointe de vulgarité que l'on doit sans doute attendre d'une bohémienne. Bémol à la voix. Ce n'est pas à notre avis la voix de Carmen, manque de couleur, manque de grave. On repense inévitablement à Julia Migenes Johnson, le personnage de Carmen, pas la voix. Celà n'enlève rien aux qualités de soprano dramatique d'Antonacci dont on se souvient d'autres prestations remarquables.

 

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Commentaires
B
Donc, même si on connait par coeur Carmen (en particulier le dernier acte pour ma part), qu'on a vu sa première représentation en 199 avec jane Rhodes et Roberto Benzi au pupitre, on peut encore être surpris. Cela donne furieusement envie !<br /> Merci de cette critique.
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