Ensemble Orchestral de Paris
Théâtre des Champs Elysées, 20h00
Félix Mendelssohn, Le songe d'une nuit d'été, Ouverture
Graciane Finzi, La tombée du Jour
Carl Maria Von Werber, Concerto pour basson en fa majeur
Robert Schumann, Symphonie en ut majeur, n° 2
Ensemble Orchestral de Paris
Direction musicale : Joana Carneiro
Basson : Fany Maselli
Baryton : Laurent Naouri
La cohérence du programme ne saute pas totalement aux yeux. Musique romantique de la première moitié du 19Siècle, certes. Il faut comprendre que le librettiste qui a livré les poèmes sur lesquels Graciane Finzi jete sa musique, a également écrit une biographie de Robert Schumann, dès lors les pièces du puzzle se rassemblent.
Je n'avais pas encore entendu de musique de Graciane Finzi. Le nom évoque bien entendu la famille Finzi-Contini et le film de Victorio de Sica. C'est une fausse idée, et l'on est bien loin de l'atmosphère surannée du film. Ce cycle de trois mélodies est baptisé "opéra" et a été crée en 1998 par José Van Dam, dédicataire de l'oeuvre.
Graciane Finzi décrit un univers sombre, torturé. L'ouvrage est parfaitement servi par l'interprétation intérieure qu'en donne Laurent Naouri, cependant la complexité de l'écriture, les brisures de rythme rendent l'écoute un peu laborieuse. les applaudissements à la fin sont polis sans plus, malgré l'auteur qu'il faut supplier pour qu'elle déboule du fond de la salle et gagne les coulisses avant de venir recevoir l'hommage du public.
Le concert se poursuit avec le très plaisant Concerto pour Basson, l'occasion d'entendre un instrument, dont il faut s'entrainer à saisir en temps normal, les moindres notes qui sortent du tapis de l'orchestre.
Fanny Maselli sort des rangs (pupitre de basson solo). L'EOP poursuit ainsi avec bonheur sa politique de promotion du rang, après Deborah Nemtanu, Daniel Arrignon et quelques autres... Fanny Maselli maîtrise son instrument avec une aisance qui déconcerte, les cadences et les traits sont assurés avec un parfait contrôle de la colonne d'air, malgré les notes graves, tenues jusqu' à l'inaudible. C'est une véritable "vocalita" qui est proposé par cette interprétation virtuose. Le propre plaisir de cette jeune femme de 30 ans, star et soliste d'une soirée est réjouissant.
Joana Carneiro redonnes à l'orchestre une cohésion qu'il avait un peu perdu en début de saison. Sa symphonie en Ut de Schumman brillante et chatoyante, malgré les rythmes agités et obsessionels emporte l'adhésion et l'enthousiasme mérité du public.